Décès de Mory Kanté : le « griot électrique » illuminera les cieux avec son Yéké yéké…

Le chanteur et musicien guinéen Mory Kanté, auteur du tube planétaire Yéké yéké, vient de nous quitter à l'âge de 70 ans. Surnommé le « griot électrique », il avait l’art et la manière de marier instruments traditionnels et rythmes synthétiques. Véritable icône musicale des années 80, il a su populariser la musique africaine en atteignant les sommets des hit-parades à travers le monde. Il débutera d’abord dans le Rail Band de Bamako, dans les années 70, aux côtés du Malien Salif Keita. Tous deux se sont ralliés pour dévoiler la musique mandingue loin de ses frontières. Il débutera par la suite une carrière en solo en France, jouant la carte de l’audace. Son crédo : la « World Music » en mixant habilement les musiques mandingues villageoises aux beats électroniques et aux grooves  urbains. Une vraie petite révolution à l’époque ! Ses expérimentations musicales mêlant rythmes occidentaux, kora, djembé et bolon rencontrent vite un succès énorme. Avec la kora, instrument traditionnel à cordes, ce showman électrise la scène et le public en redemande. Lorsque sort son « Yéké Yéké », la gloire est définitivement au rendez-vous et sa musique déchaîne les pistes de danse du monde entier. D’ailleurs, son album « Akwaba Beach » fut l'une des plus grosses ventes mondiales des musiques d'Afrique noire. En 2010, l’artiste se tourne vers l'âge d'or de la musique ouest-africaine et s’adapte aux sons funk, reggae, zouk. De plus en plus engagé, il devient ambassadeur de bonne volonté de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO) et chante régulièrement au profit de la lutte contre la fièvre Ebola qui frappe sévèrement la Guinée. « La culture africaine est en deuil. Merci l'artiste. Un parcours exceptionnel. Exemplaire. Une fierté », a tweeté le président Alpha Condé. Des millions d’africains partagent ce même sentiment de fierté et de nostalgie. Outre sa joie de vivre et sa passion pour la musique, Mory Kanté laisse un héritage culturel énorme. Adieu l’artiste…