quand le samu social appelle à l’aide

Le Samu social de Casablanca, qui œuvre sous la tutelle du ministère du Développement, vient en aide à une population de rue estimée selon l’organisationà environ 2000 individus par an. Situé dans le quartier Bourgogne, le centre d’hébergement compte 32 lits répartis en deux dortoirs mixtes, distribue trois repas quotidiens et organise chaque soir des maraudes autour des lieux d’activité (gares, lieux touristiques, restaurants, marchés)pour repérer les personnes en situation de détresse et leur proposer un placement en foyer, tandis que quatre médecins sont à disposition pour soigner ceux qui en ont besoin.

Pour autant, c’est un bien triste spectacle qui s’offre chaque matin au regard des riverains de la rue AïnYefren, aux portes du centre d’hébergement du Samu social de Casablanca : une jeune maman, aux atours de jeune homme (cheveux courts, tenue et démarche masculines), arpente la rue avec son bébé en poussette depuis plusieurs mois, attendant l’ouverture des portes du centre pour obtenir du lait en poudre et préparer à même le bitume le biberon du bébé, son chiffon imbibé de solvant à la main.À ses côtés, des compagnons d’infortune font la mendicité. D’autres exercent parfois un petit métier, sporadiquement, quand ils ne se laissent pas tenter par le vol ou la prostitution.

On pourrait croire que ces laissés pour compte sont essentiellement des personnes âgés. Il n’en est rien : 70% font partie de la population dite active, avec un âge compris entre 15 et 45 ans. Et environ 17 % sont des jeunes femmes, souvent filles-mères,préciseWafaBahous, directrice de l’organisation. Non loin de là, à l’angle de l’avenue Ain Sidi Ali, une vieille dame frêle et édentée, vit au rez-de-chaussée d’un ancien immeuble de fonctionnaires, pas dehors mais tout comme, dans une pièce insalubre et non chauffée où,ironie du sort, l’inscription « bien-être » peut se lire sur la porte. La secrétaire du Samu social explique qu’on a bien tenté de lui venir en aide, ne serait-ce que pour faire le ménage chez elle mais la dame, sénile, n’a pas accepté. Et les exemples sont, malheureusement, encore nombreux.

À l’approche de l’hiver, les dons en nature (produits alimentaires, d’hygiène, vêtements, médicaments, lait pour nourrisson) comme en numéraire se font de plus en plus sentir Alors on sait ce qu’il vous reste à faire : à votre bon cœur, messieurs, mesdames!

 

Contact Samu

Casablanca: 05 22 29 39 39

Rabat: 05 37 73 7373